www.radinrue.com le XII – V – MMXI, 09h50, Lorca, par : Laryssa Vanoost

Le sud-est de l’Espagne, dans la région de Murcia (en français Murcie) est encore sous le choc. Depuis 1997, l’Espagne n’avait pas connu de tremblement de terre mortel.

De nombreux bâtiments, d’habitations, ou des objets municipaux, ou encore de culte, comme cette église qui vît son clocher s’écraser sur le sol, furent abîmés, ce sont eux qui restent la principale cause des décès.

Les habitants de Lorca ont veillé tard, dehors, avec la peur de regagner leurs habitations. Assis sur des chaises en plastiques, sur les places de la ville ils attendaient que les « Bomberos » - pompiers – aient vérifié que les fissures éventuelles subies par leur maison ne sont pas dangereuses à court terme. Ce matin encore, les secours, vérifiaient dans les débris de bâtiments écroulés s’il n’y avait pas d’autres victimes…

Le gouvernement de la Communauté de Murcia a livré dans les diverses communes de l’aide sous forme de nourriture, d’eau, et des couvertures. A Lorca et ses environs 30.000 personnes ont passés la nuit dehors.

Le maire de la localité, Francisco Jódar, a demandé aux villes les plus proches de Lorca une aide pour qu’ "ils nous fournissent de l’eau, des aliments, des couvertures ou des matelas, afin de pouvoir les distribuer à la population". Par ailleurs Jódar a lancé un appel « au calme » à l’attention de ses administrés. « Les secousses dues aux répliques sont de moins en moins fortes, et l’idée d’un second tremblement de terre d’une amplitude similaire est exclue ». Il a en outre expliqué que « pour rassurer les gens, un numéro de téléphone – malgré des dysfonctionnements de la téléphonie GSM - a été mis en place, le 900 117 816. « Ce numéro doit-être utilisé qu’au cas où il y aurait vraiment un véritable impératif. ».

Au niveau médical, la situation étant incertaine dans les bâtiments hospitaliers, des hôpitaux dits de « campagne » ont été mis en place. L’Unité Militaire d’Urgences (UME) est en train de placer un hôpital de ce type qui pourra accueillir entre 500 et 1000 personnes.

Quelques 350 soldats se trouvent désormais à Lorca et prennent part aux recherches dans les décombres à la quête d’éventuels survivants. D’autres organisations comme la Croix Rouge, ou le Caritas Catholique mais aussi les services de Protection Civile plantent également plusieurs hôpitaux de campagne ainsi que des points mobiles sanitaires. La Croix Rouge espagnole, a ainsi désormais sur place 22 ambulances et 4 hôpitaux de campagne ainsi que 2 Centres d’assistance aux victimes.

A Lorca, tous les bâtiments publics, sans exception ont été touchés par le tremblement de terre. Certains édifices seront irrécupérables, ils devront être rasés et leurs reconstructions éventuelles envisagées. Les risques d’écroulement sont réels pour la Mairie, un hospice pour personne du 3è âge, une église… Les infrastructures de la voierie sont également fortement touchées.

Lorca qui longe la Méditerranée est dans une zone sismique normale. Il est naturel que la terre y tremble, et même si la magnitude du séisme d’hier soir semble importante elle ne peut pas être considérée comme exceptionnelle. Il n’empêche qu’il s’agit du plus fort séisme enregistré dans cette partie de l’Espagne depuis au moins 500 ans selon des sources au sein du réseau sismique de l’Institut Géographique National Espagnol.

Le séisme le plus grave s’est produit le 1er novembre 1755 dans l’Atlantique et a été ressenti dans toute l’Espagne et le Portugal. C’était un très fort séisme d’une magnitude d’environ 8,5 sur l’échelle de Richter (il n’y avait pas de sismographes). Suite à ce tremblement un tsunami de 15 mètres de haut frappa l’Europe occidentale et l’Afrique du Nord, entraînant environ 15.000 décès à Lisbonne et environ 2.000 sur la côte de Huelva et Cadix en Epagne.

Le 28 Février 1969, Murcia et ses environs a subie un séisme de magnitude 7,8, causant des dommages considérables.

Le 29 mars 1954, la ville de Grenade Dúrcal a subie une secousse de magnitude 7,0.